Saint Vincent de Paul.

Au début du 17eme siècle, Philipe Emmanuel de Gondi descendant d'Albert de Gondi, Maréchal de Retz, seigneur de Villepreux, vient de faire construire son château. C’est là qu’est envoyé en 1613, Vincent Depaul comme aumônier et précepteur de ses enfants.

Il a déjà derrière lui une vie mouvementée. Originaire des Landes, il est ordonné prêtre à 20 ans en 1600. Peu après, il prend le bateau à Marseille, et son bateau se fait attaquer par des pirates !

Il est emmené à Tunis et vendu en esclavage.

Un pêcheur l’achète, mais comme il a le mal de mer, il le revend à un alchimiste.

Il s’entend bien avec lui mais malheureusement celui ci meurt au court d’un voyage.

Il est revendu à un riche fermier qui était un ancien esclave chrétien : il était devenu musulman en échange de la liberté et la richesse.

Vincent lui parle de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ. Cela bouleverse le fermier qui décide de partir à Rome avec Vincent pour demander pardon au pape et redevenir chrétien.

C’est à la suite de ces aventures tumultueuses qu’il est envoyé à Paris pour devenir aumônier de la reine Margot.

Il s’occupe alors des pauvres et souhaiterait retourner dans les Landes.

C’est le cardinal de Paris qui l’envoie dans ce petit village de Villepreux chez Monsieur et Madame de Gondi.  

Comme celui-ci est le Général des Galères, Vincent va s’occuper des galériens, les prisonniers qu’on envoyait ramer sur les galères du Roi.

Lui qui a connu la condition d’esclave est sensible à la misère matérielle et spirituelle des galériens. A Villepreux, il s’occupe de tous les habitants, et va souvent prêcher dans l’église Saint Germain, au cœur du Vieux Village, dans laquelle on peut encore découvrir la chaire depuis laquelle il s’exprimait.

Se trouvant trop bien logé au château, il part dans l’actuelle Maison Saint Vincent, qui était la propriété du curé de Chavenay. Il y fondera sa deuxième maison de Charité pour s’occuper des pauvres et apporter un peu de réconfort et d’aide matérielle à toutes misères.

Quelques années, plus tard, c’est à la lumière de ces expériences qu’il fondera en 1625, la congrégation de la Mission (les Lazaristes) puis, en 1633, la congrégation des Filles de la Charité, répandue aujourd’hui encore dans le monde entier.

Ce sont, à l’époque, les premières religieuses à sortir des couvents pour se mettre au service des pauvres. Les prêtres lazaristes, avec l’aide des Filles de la Charité, se répandent partout en France pour fonder des Charités à l’image de celle de Villepreux, pour aider à la fois matériellement et spirituellement les campagnes.

Puis des missions ouvriront à Alger, Madagascar, en Pologne… Vincent Depaul restera proche des pauvres mais aussi des princes en assistant Louis XIII dans ses derniers moments. Il s’éteindra à près de 80 ans en 1660 et sera canonisé en 1637.

C’est pour honorer sa mémoire qui a marqué notre ville, que la nouvelle église construite en 1967 dans le quartier Haie Bergerie porte son nom. Peu visible de l’extérieur, elle est insérée dans un immeuble en U, avec une grande verrière qui rappelle celle des usines de l’époque.  Elle se veut ainsi proche des gens qui l’entourent, de leur conditions de vie, dans une simplicité et un enfouissement qui était très présent à l’époque dans l’Eglise avec notamment l’essor des prêtres ouvriers.

L’intérieur, dépouillé, fait preuve d’audace pour l’époque, en faisant appel à Robert Lesbounit, sculpteur spécialisé des grandes fresques monumentales en ciment. Il couvrira ainsi la façade en représentant la vie de Saint Vincent De Paul. Il couvre aussi plus de 600 m2 sur les deux murs latéraux intérieurs de l’église. Le thème est le Livre de  l’Apocalypse, qui avec ses symboles de mort et de révélation finale peuvent heurter le spectateur. Ces grandes fresques grises n’ont pu être colorées comme d’autres églises ce qui leur donne un caractère plus austère.

Ce sculpteur novateur pour l’époque a ouvert le monde du symbolisme à nombreux de ses élèves. Son œuvre à Villepreux transcrit en symboles les Ecritures de la Bible. Cela a valu à l’Eglise d’être labellisé patrimoine du XXeme siècle. N’hésitez pas aller la voir d’un peu plus prés pour vous en faire une idée…

Article rédigé par Christophe Droulers

4 Réponses à “Saint Vincent de Paul.”

  1. Merci Christophe
    On apprend beaucoup de choses intéressantes sur l'histoire de notre ville sur ces pages.
    Et surtout que notre ville "A" une histoire, qui est méconnue et oubliée par tous mais que vous ravivez dans ces pages.
    Aucun des candidats à la Mairie ne s'en préoccupe, même parfois certains la considèrent comme un détail inutile pour lequel il ne faut surtout faire aucun effort. C'est misérable!

    L'histoire est précieuse, enrichissante, valorisante.
    Un petit village paumé au fin fond de l'Eure, Giverny, est mondialement connu et valorisée Grâce à Claude Monnet. Villepreux à un potentiel pour sortir de l'anonymat pour autant qu'on ne mette pas un "maire inculte" et une équipe de branquignoles aux affaires.

    1. Bonjour, merci beaucoup pour votre réaction et votre contribution avec beaucoup de punch, comme toujours. A titre personnel et je pense que c'est partagé par tout le monde, j'apprécie beaucoup Christophe en tant qu'homme et qualité humaine. Et merci encore Christophe. Cordialement.

  2. Merci pour cet article , très intéressant ! J’ai aimé le lien avec l’église de la Haie Bergerie .Ce point d’histoire me l’a rendue un peu plus attirante, car auparavant, je ne lui trouvais pas beaucoup de charme ...
    Christophe , vous seriez un guide parfait pour accompagner les Journées du Patrimoine...si par bonheur , cette manifestation était réhabilitée !

    1. Bonjour, merci beaucoup pour votre réaction et votre contribution et merci encore à Christophe. Cordialement.

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